d'aprés BELKACEM BELHADJ
Sidi hamou cheikh Muhammad Ben Al-Habîb Ben Abdullah Ben Ahmad Ben Zidane Ben as-Saghir Ben Al-Jilâli Ben Abbou Ben Abdullah Ben Ahmad Ben M'Hamad Ben Abdul-Rahman Ben Ali Ben Abdul-Malik Ben Ibrahim Ben Amer Ben Othman Ben Ishaq Ben Ali Ben Bûzîd "al-Ghawth" (enterré à Aflou), Ben Ali Ben Mûssa Ben Ali Ben Mehdi Ben Safwân Ben Yassâr Ben Mûssa Ben 'Îssa Ben Idrîs "al-Azhar" Ben Idrîs "al-Akbar" Ben Abdullah " al-Kamel " Ben Hassan " al-Muthanna " Ben Hassan "al-Sibth" Ben Ali Ben Abî Tâlib et Fatima az-Zahra fille du prophète Muhammad Messager de Dieu "qu'Allah lui adresse ses prières et salutations". Sa naissance et son éducation 1824 / 1239 H Muhammad Ben al-Habib al-Bûzîdi, qu'Allah soit satisfait de lui, est né dans le sud de la ville de Mostaganem dans la vallée des jardins, connue maintenant sous le nom de "Dabdaba" et plus précisément à "Jenâne Takarli " en 1824 / 1239 H. Il reçu les principes de l'éducation de son père al-Habib qui était un éminent savant de la région, puis il se déplaça quelques années plus tard, au village "Bouguirat" dans la périphérie de Mostaganem à la zawiya Sanûsiyya et devint l'élève de l'éminent Cheikh Sharef Ben Takkûk où il apprit le Qurân et ses sciences, la jurisprudence (Fiqh) et la grammaire. L’émigration et sa rencontre avec son maitre 1844 / 1259 H Lors de cette période de scolarité, Muhammad al-Bûzîdi, qui n'avait pas encore atteint l'âge de vingt ans, retournait de temps à autre à la ville de Mostaganem pour rendre visite à sa famille. Un jour, alors qu'il était chez ses parents, il accompagna son père au marché et fut arrêté par les autorités coloniales françaises l'accusant d'être "un informateur de l'émir Abdul-Qâdir, en venant au marché s'informer et transmettre les nouvelles à la résistance." Le responsable de cette accusation était un agent "musulman" qui collaborait avec l'autorité militaire française. Il resta quelques jours en prison sous la torture, puis relâché sur l'intervention de l'un de ses oncles maternelle "les Khuwâkha" c.-à-d. de la famille Ben Yakhû, qui lui conseilla de quitter la ville sinon il risquait de se faire tuer. Il quitta sa ville natale et pris la direction de l'ouest algérien jusqu'à ce qu'il atteignit Tlemcen. Comme il ne connaissant personne dans cette ville, il se dirigea tout naturellement vers le tombeau du "Ghawth" (le secours) Abu Madiyan Shu'ayb al-Andalusi, qu'Allah soit satisfait de lui (le saint patron de Tlemcen), qui se trouve sur la colline "d'al-'Ubbâd". A ce propos, Ahmad al-Alawi, qu'Allah soit satisfait de lui, avait rapporté que son maître al-Bûzîdi avait narré les détails de sa visite au tombeau d'Abu Madiyan Shu'ayb : "je passai une nuit auprès de sa tombe et après avoir récité du Qurân, je m‘endormis. Il vint alors vers moi avec l’un de mes ancêtres (Bûzîd "al-Ghawth"), ils me saluèrent puis il dit : va au Maroc, j’ai aplani la voie pour toi, je répondis : mais le Maroc est plein de serpent venimeux, je ne puis habiter là-bas. Alors il passa sa main bénie sur mon corp et dit : va et ne crains rien, je te protègerai contre tous les malheurs qui pourraient t’arriver ! Je m’éveillai tremblant d’une crainte révérencielle, puis immédiatement quittant sa tombe, je me dirigeai vers l’ouest et ce fut au Maroc, que je rencontrai le Cheikh Muhammad Ben Qaddûr al-Wakîli, qu'Allah soit satisfait de lui !" Sa zawiya se trouvait au Djebel Kerker dans la région du Rif, chez les Béni-Bu-Yahya. C'est alors que sous son obédience que Dieu lui favorisa l'ouverture de son œil intérieur ou le dévoilement (al-Fath) et devint par la suite très proche de son maître où il passa plusieurs années à son service (quarante années selon Abdul-Qâdir Ben Tâha, connu par Dahhâh al-Bûzîdi). C'est pour cette raison qu'al-Bûzîdi ordonnait souvent à ses adeptes de visiter le tombeau d'Abu Madiyan Shu'ayb et mentionnait ses bénédictions et ses faveurs. Les premières années du nouveau Cheikh Darqâwi 1884 / 1299 H Lorsque Muhammad Ben Qaddûr al-Wakîli senti l'heure de la mort approcher, à de nombreuses reprises, faisait l'éloge de son élève en disant : "al-Bûzîdi a pris la gourde (d'eau) avec ses liens !" (La gourde est faite avec de la peau de chèvre et on la maintenait fermée par des cordes ou des ficelles). Cette allusion ne peut être plus claire, elle indiquait qu'il était son successeur et l'héritier du dépôt (Amâna). Il autorisa par la suite à plusieurs de ses disciples la transmission des enseignements de la Tarîqa Darqâwiyya, de guider et leur permis de retourner auprès de leurs familles, parmi eux : Abdul-Qâdir Ben 'Adda al-Bu'abdilli enterre à (Relizane, Algérie) Muhammad Ben Massûd de (Ghazawât, Algérie) Muhammad al-Hibrî enterré à (Ahfîr, Maroc) Ensuite il chargea Muhammad al-Bûzîdi de le succéder, à gérer sa zaouia et veiller à l'éducation de ses enfants encore jeunes, et lui ordonna de ne point quitter cet endroit jusqu'à ce qu'il ait la permission. Apres le décès de Muhammad Ben Qaddûr al-Wakîli, qu'Allah soit satisfait de lui, Muhammad al-Bûzîdi mena à bien son rôle de maitre éducateur et guide spirituel. Il usait avec sagesse dans la méthode de son éducation. Plus fréquemment, à mesure que le nombre d'adeptes augmentait et ne trouvaient pas d'endroit pour s'asseoir lors des cérémonies spirituelles, par manque de tapis. Il ordonnait qu'on coupe de grandes feuilles épaisses plus ou moins rondes et les étaler sur le sol de sorte qu'elles forment un tapis vert et leur disait : "asseyez-vous ! Ce sont des étoffes de soie fine et de brocart !" Faisant ainsi allusion à un passage du Qurân : " Voilà ceux qui auront les jardins du séjour (éternel), sous lesquels coulent les ruisseaux. Ils y seront parés de bracelets d'or et se vêtiront d'habits verts de soie fine et de brocart, accoudés sur des divans (bien ornés). Quelle bonne récompense et quelle belle demeure ! " (Âyah [31] de la Sourate [18] (Al-Kahf). Il resta quelques années à remplir sa mission en plus de son rôle de tuteur des enfants de son maitre. Jusqu'au jour ou l’un des enfants manifesta de l'hostilité envers lui, il fut trompé par une personne atteinte de jalousie envers Muhammad al-Bûzîdi l'accusant des plus odieux des actes immorales et les incita à le tuer, car d'après lui, il s'est emparé de la zawiya de leur père et occupait leur place. Lorsque Muhammad al-Bûzîdi fut alerté de ce qui se passait dans les coulisses par l'un de ses fideles adeptes, il pris tout de suite la décision de partir et dit: "ceci est un signe et la permission de décamper et aller là où Dieu veut, et grâce à Dieu, j'ai mené jusqu'au bout ce que m'a chargé mon maitre dans l'éducation de ses enfants et maintenant, je suis convaincu qu'ils ont atteint l'âge adulte, donc je n'ai plus rien à craindre pour eux." Son séjour à Wardâna et début de sa célébrité Ainsi Muhammad al-Bûzîdi quitta le mont Kerker et la zawiya de son maître et alla chez les Béni Sa’ïd. Il fut rejoint peu de temps après par ses disciples de la zawiya de Kerker et pu reprendre son enseignement. Mais la menace grandissante de le tuer devint de plus en plus sérieuse, ce qu'il le poussa à partir de nouveau par une nuit en direction de l’est, en marchant seulement pendant la nuit et évitait de le faire de jour, afin qu'il ne soit repéré par ceux qui demandaient sa mort. Jusqu'à ce qu'il arriva à l'heure de la prière du soir ('Ishâ) à Wardâna, un petit village de la tribu des Béni Oulichek. Il se dirigea vers sa mosquée et demanda l'hospitalité. On lui demanda de se présenter, il leur répondit : "J'enseigne le Qurân et l'éducation religieuse pour les enfants." Ils lui offrirent à manger, puis dirigea la prière du soir ('Ishâ). A la fin de la prière, ils s’excusèrent de ne pouvoir l'héberger dans leurs foyers par crainte "pour lui" des attaques des tribus. Certains lui ont demandé de passer la nuit à la mosquée mais l'ont mis en garde contre un sournois démon (Jinni) qui hante la mosquée et qui aurait causé la mort à une grande partie des enseignants du Qurân puis ont rajouté : "Si vous êtes tel que vous le dites, vous voilà libre dans la mosquée, sinon partez et sauver votre peau." Il leur répondit par ces mots : "Personne ne peut mourir que par la permission d'Allah. (Âyah [145] de la Sourate [3] (Al-Imrân), moi-même, ainsi que cet injuste, n'échapperons pas aux décrets de Dieu". Après que les personnes se dispersèrent et rejoignirent leurs foyers, Muhammad al-Bûzîdi resta assis en méditant en la compagnie du Très-Haut, jusqu'à ce qu'est lui apparu le démon sous une forme redoutable et une voix horrible, il crachait du feu et la fumée de sa bouche et de son nez. Cheikh al-Bûzîdi récita sourate (al-Ikhlâs). C'est alors que Dieu raffermi son cœur et lui apporta son soutien. Il répéta en boucle la récitation, tout en pointant son index vers le démon qui ne cessait de se déplacer, jusqu'à ce que la lumière de la Sourate le brûla et le transforma en poignée de cendres. Le Cheikh put par la suite se reposer et dormir. Avant l'aube, il se leva pour lire ses litanies (Awrâd) et faire la prière du matin (Fajr) en solitaire. Quelques moments après, la population du village est venue voir le cheikh "al-F'qîh", on le trouva dans la quiétude et le réconfort psalmodiant ses litanies. Etonnés, ils lui demandent ce qu'est devenu l'injuste (Jinni), il leur répondit : "Dieu a purifié la mosquée de sa présence" et pointa son index vers la poignée de cendres en disant : "enterrez-la !" Leurs pupilles alors grandissaient et devenaient rondes devant ce fabuleux prodige. Ayant manifesté le désir de prendre congé, et devenu désormais digne de considération à leur yeux ébahis, ils l'empêchèrent de partir et fut prié de rester, en évoquant la nécessité d'éduquer leurs enfants, et insistèrent longtemps. Leur intention était de faire en sorte qu’il fût détourné de son voyage, pour parvenir à cette fin, leur illustre notable Mohammed Ben Yahya al-Wardâni lui proposa de le marier à sa fille Fatima al-Wardâniyya, sans condition aucune ; ce qu’il accepta et fini par rester parmi eux. La nouvelle du prodige s'est répandue dans tout le nord du Maroc et arriva tout naturellement aux oreilles des fuqâras de la zawiya de Kerker, qui ne tardèrent pas à rejoindre leur maître, mais Cheikh al-Bûzîdi leur a ordonné de repartir en disant : "Je ne vais pas rester ici, je suis déterminé à retourner à mon pays". Le village de Wardâna est devenu des lors, un centre spirituel qui attira des personnes assoiffés de savoir et de vérité. Cheikh Muhammad al-Bûzîdi prodiguait ses enseignements et forma des professeurs ('Ulâma) dans le droit (Sharî'a) et la mystique (Tassawwûf), dont un grand nombre d'entre eux sont devenus des imminents savants et des gnostiques ('Arifina biLlah). C'est ainsi que, dans ce village, Cheikh Muhammad al-Bûzîdi, fut surnommé " Sidi Hammû Cheikh", car dans le nord du Maroc dans la région du Rif.on appel comme ca.
mardi 10 mai 2011
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