L'histoire de la cartographie est fascinante et s'étend sur des milliers d'années. Voici un aperçu des moments clés de son évolution :
Cartes anciennes : Les premières cartes connues datent de l'Antiquité. Les Sumériens en Mésopotamie produisaient des cartes d'argile vers 2300 av. J.-C. Les Égyptiens utilisaient des cartes pour la gestion des terres et les Grecs anciens, tels qu'Anaximandre, ont créé des cartes du monde.
Cartes grecques : Les Grecs ont grandement contribué à la cartographie. Hérodote, par exemple, a créé une carte du monde connu à l'époque. Ptolémée, au IIe siècle, a écrit le "Guide géographique" qui a eu une influence durable sur la cartographie européenne pendant des siècles.
Cartographie médiévale : Pendant le Moyen Âge en Europe, la cartographie était influencée par la religion et la mythologie. Les cartes médiévales étaient souvent ornées de motifs religieux et de créatures fantastiques.
La Renaissance : La période de la Renaissance a vu un renouveau de la cartographie. Des cartographes tels que Gerardus Mercator ont développé des techniques de projection qui ont permis de créer des cartes plus précises. La découverte du Nouveau Monde a également stimulé la cartographie.
Les explorations maritimes : Les voyages de découvertes au XVe et au XVIe siècle, menés par des explorateurs comme Christophe Colomb, Vasco de Gama et Magellan, ont considérablement élargi les connaissances géographiques du monde et ont conduit à la création de cartes plus détaillées.
La cartographie moderne : Au cours des siècles suivants, la cartographie a continué à évoluer. Les progrès technologiques tels que la photographie aérienne et les systèmes de positionnement par satellite ont révolutionné la cartographie moderne.
Cartographie numérique et GPS : À partir du XXe siècle, la cartographie a été largement automatisée. L'avènement de l'informatique a permis la création de cartes numériques, et le GPS (Global Positioning System) a révolutionné la navigation et la cartographie personnelle.
Cartographie contemporaine : Aujourd'hui, la cartographie est omniprésente grâce à la technologie numérique. Des entreprises telles que Google Maps et des outils de cartographie open source comme OpenStreetMap fournissent des cartes en temps réel à travers le monde.
Cartographie thématique : Outre les cartes géographiques traditionnelles, la cartographie thématique s'est développée pour représenter des informations spécifiques, telles que les cartes météorologiques, les cartes topographiques, les cartes politiques, les cartes démographiques, etc.
Cartographie marine : La cartographie marine a joué un rôle essentiel dans les explorations et le commerce maritime. Des cartes marines détaillées ont été créées pour la navigation en haute mer, marquant les dangers, les courants et les ports.
Cartographie militaire : Les besoins militaires ont conduit au développement de cartes topographiques détaillées pour la planification des opérations militaires. De nombreuses avancées en cartographie sont issues de l'effort militaire.
Systèmes de coordonnées : L'adoption de systèmes de coordonnées universels tels que la latitude et la longitude a permis une cartographie précise à l'échelle mondiale.
Exploration spatiale : Les missions spatiales ont permis de cartographier d'autres planètes et lunes de notre système solaire, offrant ainsi une nouvelle perspective sur la cartographie planétaire.
SIG (Système d'Information Géographique) : Les SIG sont des systèmes informatiques permettant de collecter, stocker, analyser et afficher des données géographiques. Ils sont largement utilisés dans la planification urbaine, la gestion des ressources, la cartographie environnementale, etc.
Cartographie participative : Avec l'avènement de l'Internet, des projets de cartographie participative tels qu'OpenStreetMap ont permis à des individus du monde entier de contribuer à la création de cartes collaboratives et gratuites.
Cartographie et géopolitique : Les cartes ont souvent été utilisées à des fins politiques, de propagande ou de revendication territoriale, ce qui a conduit à des conflits et à des débats sur les frontières.
Cartographie en réalité augmentée et virtuelle : Les technologies de réalité augmentée et virtuelle permettent de superposer des données cartographiques à l'environnement réel ou de créer des mondes virtuels basés sur la cartographie.
Cartographie pour la gestion des catastrophes : Les cartes sont essentielles pour la gestion des catastrophes naturelles, telles que les ouragans, les séismes et les inondations, en aidant à la planification des secours et à la prévention.
La cartographie est un domaine en constante évolution, étroitement lié à la technologie et aux besoins de la société. Elle joue un rôle vital dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne, de la navigation sur la route à la gestion des ressources naturelles, en passant par la recherche scientifique et l'exploration.
Al-Idrisi était né en 1100 dans la ville de Ceuta, qui se trouve actuellement au Maroc, mais qui faisait partie du territoire des Almoravides à l'époque. Il a grandi dans un environnement culturellement diversifié, ce qui a probablement influencé son intérêt pour la géographie et la cartographie.
Il est surtout connu pour sa célèbre œuvre intitulée "Kitab Rujar" ou "Le Livre de Roger". Ce livre était une vaste compilation de connaissances géographiques et cartographiques de l'époque. Il comprenait des cartes détaillées du monde connu à l'époque, y compris l'Europe, l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Asie.
L'une de ses réalisations les plus célèbres est la "Tabula Rogeriana", une carte du monde exceptionnellement détaillée et précise qui était considérée comme l'une des cartes les plus avancées de son époque. Elle a été commandée par Roger II de Sicile, d'où le nom de "Le Livre de Roger". Cette carte était basée sur les connaissances géographiques de l'époque, notamment des informations provenant de diverses cultures, de l'Antiquité à l'islam médiéval.
La "Tabula Rogeriana" et les travaux d'Al-Idrisi ont eu une influence durable sur la cartographie médiévale et ont contribué à la diffusion des connaissances géographiques dans le monde islamique et en Europe. Ils ont également joué un rôle dans la transition de la cartographie médiévale à la cartographie moderne.
La contribution d'Al-Idrisi à la cartographie et à la géographie est largement reconnue et reste une partie importante de l'histoire de ces domaines.
La Géographie de Ptolémée
Au IIe siècle après notre ère, c’est Ptolémée qui pose les bases de la cartographie moderne dans son traité la Géographie. Comme il est mathématicien, il dresse des tables de coordonnées géographiques pour plus de 8 000 lieux et donne des instructions pour créer le premier planisphère (représentation à plat de la surface d'une sphère) avec une projection conique, avec un équateur, orientée le nord en haut[2]. Il est confronté à deux problèmes, le calcul précis de la longitude d'un lieu est difficile et la projection d'une sphère sur le papier est imprécise-
Pendant la période médiévale, les connaissances antiques sont conservées et développées dans le monde arabo-musulman. La Géographie (ouvrage de géodésie) et l'Almageste (ouvrage d'astronomie) de Ptolémée sont traduites en arabe au IXe siècle à Bagdad, diffusées et améliorées.
Au XIIe siècle, le roi Roger II de Sicile (chrétien d'origine normande) commande au géographe de sa cour Al-Idrissi (musulman d'origine marocaine) une description et une carte du monde connu : le résultat a pour titre le Kitâb Nuzhat al Mushtâq (« Livre des voyages agréables dans des pays lointains »[3]), plus couramment appelé la Tabula Rogeriana (le « Livre de Roger »). Ce livre est divisé en sept parties qui correspondent aux sept zones climatiques, il comprend également un planisphère (centré sur Jérusalem) et soixante-huit cartes (le monde étant découpé en sept climats subdivisés en dix sections)[4]. L'œuvre d'Al-Idrissi a ultérieurement fortement influencé Abraham Cresques, l'auteur de l'Atlas catalan en 1375.
Géographie religieuse
La chute de l'Empire romain puis les différentes invasions font presque disparaître le savoir géographique antique d'Occident. À partir du VIIIe (carte de Beatus de Liébana[5]), la plupart des représentations du monde disponibles en Europe chrétienne sont sous la forme de la carte en T : elle est orientée l'est en haut, centrée sur Jérusalem, entourée par l'Océan (ou « mer Océane »), les trois continents (Europe, Asie et Afrique) étant divisés par la mer Méditerranée, le Tanaïs (le Don) et le Nil. Il s'agit d'une conception religieuse du monde, inspirée par les textes bibliques.
La carte de Hereford de 1280 et la carte d'Ebstorf de 1300 sont deux exemples de « cartes en T » (ou de « cartes en T dans le O ») plutôt détaillées. Parfois, le jardin d'Éden est représenté sur les cartes médiévales (à l'extrémité orientale, soit tout en haut), ainsi que l'emplacement de l'arche de Noé, de la tour de Babel et du territoire des Amazones...
Cette représentation du monde fut progressivement abandonnée à partir du XIIe siècle en raison de la conception de d'une nouvelle représentation appelée mappemonde conçue par Al-Idrissi qui n'adoptait plus la représentation TO.
Retour tardif à Ptolémée
En 1397, la Géographie de Ptolémée est apportée à Venise par le Byzantin Manuel Chrysoloras, puis traduite du grec au latin à Florence par un de ses élèves italiens (Jacopo Angelo de Scarperia) sous le titre de Cosmographia en 1406. Cette description plus précise du monde est offerte au pape Alexandre V en 1409, puis très vite recopiée et diffusée[6].
La soif d'épices et d'or[8], combinée au désir de briser le monopole des Arabes sur ce commerce très lucratif, poussa l'État portugais à lancer une longue série d'expéditions maritimes le long des côtes d'Afrique pendant presque tout le XVe siècle, allant à chaque fois toujours plus loin : le cap Bojador en 1434, le Sénégal en 1444, le Congo en 1483, le cap de Bonne-Espérance en 1488 et enfin le premier aller-retour jusqu'en Inde par Vasco de Gama en 1497-1499. L'Ancien Monde se décloisonne alors rapidement : les Portugais s'installent à Goa (en Inde), à Malacca (en Malaisie), aux Moluques (en Indonésie), à Macao (en Chine) et à Nagasaki (au Japon), ainsi qu'à Bahia au Brésil après la découverte de l'Amérique.
Si les Portugais ouvrent le monde vers l'est, l'Italien Christophe Colomb fait de même pour le compte de l'Espagne vers l'ouest, croyant ainsi trouver la route des Indes (d'où les « indiens » d'Amérique et les « Indes occidentales ») lors de son premier voyage de 1492-1493. Au cours de son troisième voyage en 1498-1500, il aborde le delta de l'Orénoque, croyant avoir trouvé le jardin d'Éden.
Après ceux de Vasco de Gama et de Christophe Colomb, le troisième grand voyage de découverte fut celui de Fernand de Magellan, Portugais au service des Espagnols, qui partit en 1520 avec cinq navires pour faire le premier tour du monde (une circumnavigation), découvrit les côtes de l'Argentine puis le détroit qui porte son nom, avant de faire la première traversée du Pacifique et finir par se faire tuer aux Philippines en 1521. Les survivants finissent le tour complet de la planète en 1522 : ils ne sont plus qu'une trentaine sur un seul bateau.
sources: wikepedia et https://fr.wikiversity.org/wiki/Representations_et_cartes_du_monde Histoire_de_la_carte
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire