dimanche 3 décembre 2023

LA GUERRE DES TRIBUS DE OULED SI CHEIKH ET OULED NHAR CONTRE LA COLONISATION AU SAHARA

  Les Oulad Nehar refusaient d'obéir a Djilali ould ben Ahmed, auquel ils interdisaient l'accès, de sa tribu. L'autorité locale ne parvenait pas à vaincre cette opposition," qui occasionnait des troubles d'une certaine gravité. A la suite de nombreuses réclamations adressées contre ce dernier , en décembre 1863, le commandement avait prescrit une enquête ; plusieurs notables importants, rendus responsables de l'agitation, avaient été emprisonnés et le malaise persistait. L'anarchie marocaine et l'excitation des Oulad Nehar n'auraient pas présenté beaucoup de danger en période normale ; dans le cas d'une insurrection, elles pouvaient être exploitées contre nous et c'est ce qu'allaient tenter  Ouled Sidi Cheikh. On devait, par conséquent, prévoir des difficultés sur la frontière, aussi convenait-il de prendre des précautions ; or, il ne restait en Algérie qu'une armée réduite, par suite de l'envoi de troupes en Coehinchine et au Mexique. Telle était Ta situation au moment  Si Slimane ben Hamza levait l'étendard de là révolte La répercussion des événements du Sud-Oranais La famille des Ouled Sidi Cheikh et l'insurrection
Les Ouled Sidi-cheikh sont de noblesse religieuse et guerrière ; ils jouissent dans le pays d'une grande considération et de ce fait constituent un facteur important de la politique algérienne. Leur habitat principal se trouve sur les hauts-plateaux de l'Qranie et du Maroc; des groupes de force variable essaiment de divers côtés, notamment au Sahara. La famille des Ouled Sidi-Cheikh se divise en deux branches maîtresses : les Cheraga et les Gheraba, dont lés chefs marquants se disputaient autrefois la prééminence ; il en résultait des discordes incessantes et les compétiteurs ne reculaient pas toujours devant l'assassinat pour arriver à leurs fins,: Le traité de 1845 a attribué les Cheraga à l'Algérie et les Gheraba au Maroc, sans doute à cause d'une erreur des plénipotentiaires français, qui auront donné au mot, Gheraba (de l'Ouest) un sens étroit qu'il n'avait pas à l'époque. Les Ouled Sidi Cheikh Cheraga et Gheraba formaient alors un groupement unique, ayant toutes ses attaches en territoire algérien. Parmi les dirigeants des Ouled Sidi-Cheikh, qui ont joué un rôle dans l'insurrection, les" personnages les plus remarquables sont les suivants : Chez les Cheraga : Si El Ala, qui a beaucoup, fait parler de lui. Il était frère de Sidi Zoubir et de Sidi Hamza, le chef de famille, notre ancien khalifa du Sud, mort à Alger en 1861 ; Si Slimane, fils, de Sidi Hamza. Il détenait le pouvoir au début de l'insurrection et avait remplacé son frère Si Boubekeur, lequel avait succédé à son père Sidi Hamza. Si Slimane a été tué en 1864. ; Si Mohammed, fils de Sidi Hamza et successeur de Si Slimane, mort de ses blessures en 1865 ; Si Ahmed, fils de Sidi Hamza et successeur de Si Mohammed, mort en 1868 ; Si Kaddour, fils de Sidi Hamza et d'une négresse, successeur de Si Ahmed. C'était un homme très énergique ; Si Eddine, fils de Sidi Hamza et d'une négresse.  lès Gheraba :''.'. Sidi Cheikh ben Tayeb, le chef de sa branche, mort en 1870 Si Slimane, fils de Si Kaddour' lequel était frère de Sidi Cheikh. Si Slimane ben Kaddour est entré en compétition avec les' Cheraga ; il eut un frère du nom de Si El Moradf; '" '

El Hadj El Arbi, fils de Sidi Cheikh ben Tayeb. Il fut tué en 1871 à l'instigation de Si Kaddour ben Hamza; Si Slimane, fils de Sidi Cheikh ben Tayeb ;'il a été tué en même temps que son frère, El Hadj El Arbi; Si Mâamar, fils de Sidi Cheikh ben Tayeb, à là mort duquel il prit le commandement des Gheraba ; il fut tué en 1874. L'insurrection eut lieu à l'instigation de Si El Ala ; ce personnage, très ambitieux, poussa son neveu, Si Slimane ben Hamza, à faire défection à la fin de février 1864. Pour justifier sa conduite, ce dernier ce contenta d'alléguer que les Ouled Sidi Cheikh auraient été brimés par le bureau arabe de Geryville. Au début, les dissidents étaient encore hésitants, puis ils se décidèrent à rompre définitivement en massacrant la colonne Beauprêtre à Aouinet Boubekeur, le 8 avril, à la pointe du jour. Cette affaire coûta la vie à Si Slimane ben Hamza et son frère Si Mohmed lui succéda. Au moment où les Cheraga se mettaient en état de révolte, Sidi Cheikh ben Tayeb crût pouvoir renouer ses anciennes intrigues. En 1849, son attitude agressive à notre égard avait en effet motivé une intervention diplomatique; attiré à Fez par le Sultan, le chef des Gheraba y était resté en prison pendant quelques mois. Après un effacement d'une quinzaine d'années, il trouvait enfin l'occasion de rentrer en scène. Son fils, El Hadj El Arbi, et son neveu, Si Slimane, travaillèrent d'abord les Trafi, mais Sidi Cheikh ben Tayeb, se défiant de ce dernier, reprit presque aussitôt la direction de la propagande. Si Mohammed étant mort des suites des blessures reçues le 4 février i865, au combat d'Ouadiane ez Zebboudj, son jeune frère, Si Ahmed ben Hamza,'prit le commandement des Ouled Sidi Cheikh, sous la direction de son oncle Si El Ala. Au commencement de 1866", les insurgés, refoulés d'Algérie, éprouvaient des difficultés à se faire accepter au Maroc ; Si Ahmed manquait de l'autorité nécessaire pour imposer ses gens. Ceux-ci sollicitèrent donc la protection de Si Slimane ben Kaddour, des Gheraba, qui accepta sans hésiter ce rôle le mettant en évidence. Il avait alors 26 ans; c'était un partisan hardi, vigou- reux, d'une audace et d'une habileté incroyables, et il aspirait au moment de se produire. Lorsqu'il eut amené les Marocains à composition et réussi quelques coups de mains en Algérie, son ascendant grandit et il entra en rivalité avec Si Ahmed ben Hamza. Au mois de mars 1867, Si Slimane ben Kaddour avait fini par se rallier à Si Ahmed ben Hamza ; il chercha en- suite à exploiter quelques maladresses de ce dernier, afin de lui enlever la suprématie. Les circonstances allaient favoriser la réalisation de ses visées. El Hadj el Arbi, qui avait, été interné à Oudjda en 1864, à la demandé du gou- . vernement français, réussit à se faire mettre en liberté ; il fut même nommé Kh'alifa du Sud par le Sultan et arriva à Figuig, Arersle 10 octobre. L'action du fils de Sidi Cheikh ben Tayeb fit grouper les rebelles autour de son père et de Si Slimane ben Kaddour; quelques tentes seulement 2'estèrent avec Si Ahmed ben Hamza. Les chefs des Gheraba triomphaient ; ils avaient évincé les Cheraga. Après avoir obtenu ce résultat, Si Slimane ben Kaddour vit qu'il pourrait retirer des avantages d'un rapproche- ment avec les Français; il fit demander l'aman', au mois de novembre 1867, et se présenta à Geryville le 11 jan- vier 1868. L'insurrection perdait ainsi un de ses princi- paux chefs et l'on obtenait une scission profitable dans le bloc des dissidents, sur lesquels-Si Slimane ben Kaddour entreprit des razzias. En récompense de ses services, on le nomma agha de Geryville le i" avril 1869, puis agha'des Hamyane le ier juillet 1870. Entre temps, Si Ahmed ben Hamza, le chef de Che- raga, était mort au Tafilalet, en octobre 1868 ; son frère, Si Kaddour ben Hamza, s'était'emparé du pouvoir avec l'aide de Si El Ala. Chez les Gheraba, Sidi Cheikh benTayeb avait, au mois de mars 18%, protesté de son dévouement à la France, dans le but de faire élargir son fils, Si Slimane, et ses petits-fils retenus en prison par le Makhzen

 Le chef des Gheraba ne se contentait pas d'intriguer sur les Hauts-Plateaux ; ses tentatives portaient également sur le Tell. Le 10 avril 1864, on arrêta un homme des Ouelad Nehar portant des lettres de ce personnage chez les Béni Snassen . Le 12 du-même mois, un cherif d'Oauezan fut surpris chez les Oulad Nehar en train de prêcher la révolte. La crainte d'attaques prochaines. amenait dans le pays des paniques injustifiées. La colonne d'El Aricha, n'étant pas assez forte pour entreprendre une tournée dans le Sud, on l'avait maintenue dans cette localité ; elle y resta jusqu'au 18 juillet et servit, en plusieurs circonstances, à faire respecter la frontière. Les luttes des partis dans l'amalàt d'Oudjda nous donnaient d'ailleurs d'autres soucis. Alors que les Mehaïa bloquaient la ville, où étaient retenus six de leurs- parlementaires, ils furent trahis par leurs alliés et attaqués par les' Beni-Snassen, que soutenait le Makhzen ; ils subirent une grave défaite le 23 juillet. Un mois plus tard, sur une nouvelle menace de leurs ennemis ', " les Mehaïa se hâtèrent de se mettre à l'abri. 

SOURCES  Pièces 1, 2 et 5. — Documents sur le Nord-Ouest africain. T. II. loc. cit. — Histoire dé l'insurrection _dés Oulad Sidl- ech-Cheikh, loc. cit. — Oudjda et l'amalat. Doc. cit. -^ Noël. Documents historiques sur les tribus de l'annexe d'El-Aricha, in bulle- tin Société de Géographie d'Oran, septembre-décembre 1918

 

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